1 635 heures par an ! La dernière note de la Depp publiée mardi 4 novembre consacrée au temps de travail des enseignants ne sera pas un scoop, ou alors pour les amateurs de prof-bashing. Hors vacances scolaires, les enseignants travaillent en moyenne 41 heures et 30 minutes par semaine. La moitié de ce temps est consacrée à l’enseignement devant les élèves, un tiers à la préparation des cours et à la correction des copies, et le reste à d’autres activités professionnelles (réunions, rencontres avec les familles, formations, etc.). Cette répartition varie toutefois selon le niveau d’enseignement, le corps (professeurs des écoles, certifiés, agrégés) et le lieu d’exercice.

 

 

Un total annuel supérieur à la durée légale et des écarts importants

En moyenne, un enseignant à temps plein travaille 1 635 heures par an, soit 28 heures de plus que la durée légale annuelle d’un emploi à 35 heures (1 607 heures).

La médiane se situe à 1 620 heures, avec des écarts importants : les 10 % d’enseignants les moins chargés travaillent moins de 1 284 heures par an et les 10 % les plus chargés atteignent 2 004 heures.

 

Des différences entre premier et second degrés

La répartition du temps de travail diffère selon le degré d’enseignement. Les professeurs des écoles (premier degré) consacrent 54 % de leur temps à l’enseignement devant élèves, avec 24 heures hebdomadaires. Les professeurs du second degré (collège et lycée) y consacrent 48 %, avec des obligations de service moindres : 18 heures pour les certifiés, 15 heures pour les agrégés.

En revanche, le temps de préparation et de correction est plus important dans le second degré : 16 heures en moyenne par semaine, contre 12 heures dans le premier degré.

Les autres activités (réunions, conseils, formation, accompagnement) représentent environ 6 heures par semaine.

Un travail qui se poursuit pendant les vacances

Pendant les vacances scolaires, les enseignants ne cessent pas totalement leur activité : ils déclarent en moyenne 33 jours de travail au cours desquels ils ont travaillé au moins une heure. Ces journées sont souvent consacrées à la préparation de cours, à la correction de copies. Le nombre de jours travaillés pendant les vacances diminue avec l’ancienneté, mais augmente pour les enseignants ayant plusieurs affectations, en raison certainement de la nécessité d’adapter les cours à chaque établissement et d’une multiplicité de niveaux. « Les enseignantes déclarent travailler davantage pendant les vacances scolaires : 33 jours en moyenne contre 28 pour les enseignants dans le premier degré, et 37 jours contre 32 jours dans le second degré », peut-on lire.

 

Des variations selon le corps et la discipline

Les écarts se retrouvent également selon le corps et la discipline enseignée. Les professeurs certifiés déclarent un volume horaire hebdomadaire moyen de 42 heures, comparable à celui des enseignants du premier degré. Les professeurs agrégés, eux, consacrent un temps plus long à la correction et à la préparation, mais leur volume horaire total reste légèrement inférieur.  » Les agrégés déclarent passer 17 heures en moyenne par semaine à enseigner dans les classes (42 % de leur temps de travail) et autant de temps à la préparation des cours et à la correction (18 heures). Le temps dédié à la préparation des cours est en particulier plus élevé en comparaison des certifiés », note la DEPP (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance).

Les enseignants d’EPS (éducation physique et sportive) travaillent en moyenne 21 heures devant élèves, contre 19 heures pour l’ensemble du second degré, mais déclarent moins de travail pendant les vacances. Le nombre très réduit voire l’absence de copies à corriger explique aussi cela.

 

Des différences genrées et familiales

Les différences de temps de travail et de souhait d’augmentation d’heures sont aussi genrées et familiales. « Les hommes ou les parents sont les plus nombreux à demander à travailler plus d’heures pour une hausse de salaire », indique la note. Ce n’est pas une surprise, la ventilation des heures supplémentaires était déjà mise en avant en mai dernier.

Ainsi, 30 % des enseignants effectuent des heures supplémentaires, avec des écarts : 33 % des hommes contre 27 % des femmes dans le second degré et 13 % dans le premier degré (15 % d’hommes, 10 % de femmes). La parentalité joue également un rôle : dans le second degré, 35 % des enseignants ayant trois enfants ou plus souhaitent travailler davantage d’heures contre rémunération, contre 25 % parmi ceux sans enfant.

 

 

Un engagement au-delà de l’obligation réglementaire

Le temps de travail effectif des enseignants dépasse largement leur obligation réglementaire de service (ORS), qui varie selon le concours obtenu (Capes, agrégation, etc.).

Entre heures supplémentaires, missions complémentaires et travail invisible à domicile, le métier d’enseignant s’exerce bien au-delà des heures de cours. De source ministérielle.

A bon entendeur.

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https://www.cafepedagogique.net/2025/11/05/temps-de-travail-des-enseignants-plus-de-41h-par-semaine/