Dans une déclaration assez vague, Emmanuel Macron a semblé miser sur l’éducation lors de sa conférence de presse, mardi 16 janvier.
Il a dit souhaiter définir un « bon usage des écrans » pour les enfants, en famille, à l’école et en société. Il affirma aussi vouloir investir dans l’éducation, avec des « maîtres mieux payés ».
Mais surtout, le chef de l’État croit revaloriser l’éducation avec des clins d’œil sur sa droite.
Il souhaite « généraliser l’évaluation de fin d’année pour tous les niveaux ».
Il veut également généraliser l’éducation civique, qui serait inégalement enseignée sur le territoire. « Je souhaite que la Marseillaise soit enseignée dès la première année et qu’on enseigne les grands textes qui font notre histoire », a-t-il déclaré.
Il souhaite aussi instaurer des cérémonies de diplômes officielles, sur le modèle américain, mais aussi l’uniforme à l’école : « La tenue unique – qui a donné lieu à tant de débats ces derniers mois dans notre pays, et qui efface les inégalités entre les familles en même temps qu’elle crée les conditions du respect –, sera expérimentée dès cette année dans une centaine d’établissements, tous volontaires. Cette expérimentation sera évaluée méthodiquement et sur la base des résultats, s’ils sont concluants, [sera généralisée] en 2026. »
Interrogé sur les émeutes, Emmanuel Macron a annoncé son souhait que le Service National Universel (SNU) soit généralisé pour les élèves de seconde.
Revenant sur les émeutes après la mort du jeune Nahel tué par un policier, il a évoqué « le réengagement » des familles et l’accompagnement des familles monoparentales « pour les aider », plaidant aussi pour « une réponse plus adaptée dans le système scolaire, et » une « réponse pénale plus claire ».
« C’est un ensemble », a-t-il argumenté, ajoutant que « oui, le service national universel fait partie de la réforme. C’est pourquoi j’aurai l’occasion d’y revenir dans les prochaines semaines. Mais nous irons vers une généralisation du service national universel en seconde ».
Interrogé par une journaliste de 20 Minutes sur les thèmes évoqués et les mesures annoncées (uniforme à l’école SNU, long discours sur l’usage des écrans chez les jeunes…), Emmanuel Macron s’est défendu d’être « vieux jeu » et répond avec des arguments… vieux jeu. « Moi je ne crois pas que le symbolique soit vieux jeux. Nos sociétés sont devenues un peu liquides, il faut redonner des repères. »
Macron prétend lutter contre le RN
Selon Emmanuel Macron, il « faut lutter à ce qui fait voter pour » le RN. Il prétend le faire, notamment en endiguant « le chômage de masse ». Il estime être en train de répondre à « la désindustrialisation dans l’Est et le Nord » qui a favorisé le RN, le « parti de la colère facile ». « Deuxième élément, lutter contre l’immigration clandestine est une des réponses », croit-il, disant être à l’œuvre, « dans le cadre européen et national ». Sa réforme de l’immigration sert pourtant de marchepied aux idées d’extrême droite.
L’Humanité 17.01.24