Halte à la casse de l’école : une riposte collective s’impose

L’école française, dans son ensemble, va mal. Les signaux sont au rouge, le président en fait son affaire personnelle dans une direction amplifiant la fracture sociale qui ronge déjà notre école.
Rejoignant d’autres études, les dernières évaluations PISA soulignent et confirment des indicateurs inquiétants :

  • poursuite de la baisse des résultats des élèves de 15-16 ans en maths et lecture,
  • confirmation des écarts de réussite selon les milieux sociaux,
  • mal-être scolaire sensible des élèves, et souffrance des professionnels de l’éducation.

Ce constat accablant est le fruit de politiques éducatives anciennes (réactualisées et amplifiées ces dernières années), conjuguées à un sous-investissement chronique, qui ont mené le système scolaire au bord de la rupture. Et les annonces récentes de Gabriel Attal avant qu’il ne quitte le ministère de l’Éducation Nationale, parce qu’elles se situent dans la parfaite continuité des réformes précédentes, ne peuvent qu’aggraver le caractère inégalitaire et ségrégatif de l’école, et la mise sous tutelle des métiers de l’enseignement.

Pour relever le défi d’une école plus égalitaire, pour former des citoyennes et des citoyens de demain éclairé·es, à même de relever les enjeux majeurs posés par les crises climatiques, démocratiques, sociales qui pèsent sur nos sociétés, une bifurcation est plus que jamais nécessaire.

Nous ne pouvons plus accepter une gouvernance autoritaire, un management violent qui augmentent la souffrance des personnels. Nous ne pouvons plus accepter l’organisation de la ségrégation des acquisitions scolaires, évinçant les élèves majoritairement issu·es des classes populaires de la maitrise des savoirs permettant de penser le monde pour le transformer. Nous ne pouvons plus accepter les manques de moyens financiers et humains participant de la
dégradation du service public d’éducation.
C’est pourquoi nous appelons à une riposte, unitaire et collective.

Nous, mouvements pédagogiques et associations complémentaires de l’école, associations d’usagers·ères, organisations syndicales, chercheuses et chercheurs, actrices et acteurs de l’éducation, lançons un grand mouvement d’élaboration d’alternatives pour l’École, visant à une grande réforme pour refonder une institution éducative démocratique, humaniste, moderne. Nous appelons toutes celles et tous ceux qui ne peuvent se résigner à une école du tri social, à participer à nos travaux pour un Grenelle alternatif.

Pour signer l’appel:
https://framaforms.org/collectif-ecole-riposte-1705947044


Ce collectif rassemble à ce jour :

● des organisations (AFEF, Appel des appels, CEMEA, CRAP-Cahiers Pédagogiques, Collectif Didactique pour enseigner, FCPE, GFEN, Ligue de l’enseignement, SE-UNSA, SNES-FSU, SNESUP-FSU, FSU-SNUipp, SGEN-CFDT, Collectif Langevin Wallon, Collectif Une École Un Avenir, Collectif éducation bien commun),

● des chercheur·es (Alexandre Danielle, Bucheton Dominique, Champy Philippe, Chirouter Edwige, Clerc Françoise, De Cock Laurence, Delahaye Jean-Paul, De Peretti Isabelle, Desvages Vasselin Vanessa, Etienne Richard, Gauthier Roger-François, Malet Régis, Meirieu Philippe, Mercier-Brunel Yann, Paget Denis, Rayou Patrick, Reuter Yves, Robbes Bruno, Robert André, Simonpoli Jean-François, Véran Jean-Pierre, Lorcerie Françoise, Andro Gaïd, Pieri Caecilia, Coulet Jean-Claude)

● et des militant·es pédagogiques (Ben Hamouda Lilia, Gani Djéhanne, Watrelot Philippe, Youx Viviane, Magnolia Maria, Médioni Gérard, Lavaud Mathias, Henry Isabelle, Passerieux Christine, Berest Claire, Dufour Héloïse, Léon Jean-Charles, Rayzal Alexandra, Touzé Guillaume, Caupenne Julie, Rougé Marine, Emilie Pradel).

Paru dans le café pédagogique vendredi 19 janvier, l’appel a déjà dépassé le millier d’enseignant·es signataires.

8 chantiers de travail entre organisations, militant·es pédagogiques et chercheur·es vont être ouverts dans les mois qui viennent, et seront ponctués par un Grenelle alternatif en juillet ou août 2024.

La FSU est pleinement investie dans ce collectif. “Pour relever le défi d’une école plus égalitaire, pour former des citoyennes et des citoyens de demain éclairé·es, à même de relever les enjeux majeurs posés par les crises climatiques, démocratiques, sociales qui pèsent sur nos sociétés, une bifurcation est plus que jamais nécessaire.”