• Cadre et organisation des visites
Les visites s’effectuent en dehors de toute situation d’urgence.
Le droit de visite est très encadré.
Les représentants des personnels en CHSCT n’ont, en effet, pas de droit à un accès inconditionnel aux locaux relevant de leur compétence
géographique. Les visites doivent ainsi être prévues à l’avance et faire l’objet d’une délibération adoptée en réunion ordinaire du CHSCT. Il peut être utile d’établir un planning de visites pour l’année, et il faut effectuer en amont un important travail de préparation de la visite pour qu’elle ait un impact positif sur les personnels.
« Les membres du comité d’hygiène, de sécurité et des
conditions de travail procèdent à intervalles réguliers à la
visite des services relevant de leur champ de compétence.
Ils bénéficient pour ce faire d’un droit d’accès aux locaux
relevant de leur aire de compétence géographique dans
le cadre des missions qui leur sont confiées par le dit comité,
selon la procédure prévue à l’article 72 ».
« Cette délégation du comité d’hygiène, de sécurité et des
conditions de travail doit comporter le président ou son représentant
et des représentants des personnels. Elle peut
être assistée du médecin de prévention, de l’inspecteur
santé et sécurité au travail et de l’assistant ou du conseiller
de prévention. Les missions accomplies dans le cadre du
présent article doivent donner lieu à un rapport présenté
au comité. Une délibération du comité fixe l’objet, le secteur
géographique de la visite et la composition de la délégation
chargée de cette visite. » (…)
Toutes facilités doivent être accordées aux délégations
des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de
travail dans le cadre de l’exercice de ce droit. » (…).(art 52)
• Objet des visites
D’un CHSCT à l’autre, les visites vont prendre des tournures
ou des configurations différentes pour répondre aux
besoins des personnels. Nous avons à prendre en compte
la grande diversité des situations de travail et à défendre
l’idée que le travail réel est toujours différent du travail
prescrit. Il ne peut donc y avoir un travail « standardisé »
des CHSCT. Il n’y a pas non plus une « bonne pratique »
de la visite d’établissement.
On peut néanmoins tracer quelques pistes :
Application de la réglementation :
• Vérifier l’existence, l’accessibilité et la tenue des registres
et du document unique d’évaluation des risques. Procéder
à une étude de leur contenu.
• Vérifier le respect de la réglementation relative à la sécurité,
l’hygiène et la santé au travail.
Recueil des informations et analyse des conditions de travail :
Le champ des « conditions de travail » est défini assez précisément
par les accords cadres du privé et rappelé dans
la circulaire d’application du décret.
Ce champ d’intervention des représentants des personnels
est un champ d’action. Le chef de service n’est
pas toujours prêt à partager ce qu’il estime être ses prérogatives.
Les pouvoirs d’analyse et de délibération donnés par le
législateur, associés à la responsabilité de l’employeur
(jusqu’à la faute inexcusable) constituent des leviers sur
lesquels s’appuyer pour améliorer les conditions de travail
des personnels ou éviter leur détérioration.
Pour porter la parole des personnels sur ces questions, il
faut effectuer un travail d’observation, d’écoute, de recueil
d’informations au plus près du terrain. Celui-ci pourra se
faire à l’occasion des enquêtes mais devra aussi engager
dans la durée les militants des services ou établissements
concernés. Il nécessite une formation dans le domaine de
l’analyse des situations de travail qui relève de champs
déjà investis par notre fédération et ses syndicats, que ce
soit l’ergonomie ou la clinique de l’activité.